dimanche 26 juin 2016

L'ascension de la salopette Turia (par la face nord)


Jusque là, j'avais un problème assez gênant.
Voyez-vous, lorsque j'invitais quelques amis pour une petite soirée musicale, je n'avais strictement rien à me mettre, alors que mon chat, lui, était toujours très chic avec son petit nœud papillon.
La honte.

Je décidais donc de me coudre une salopette.


Après moult hésitations, je finis par choisir le patron signé Pauline Alice : the Turia Dungarees.

Alors, bon, c'est compliqué, une salopette. Autant, au collège, je portais avec distinction (?) ma salopette en velours côtelé (je trouvais que ça faisait grunge), autant ma morphologie actuelle, en forme de gaspacho tiède, me fait réfléchir à deux fois sur le bien-fondé de porter ce qui, après tout, pourrait être une barboteuse pour adulte.
Surtout que ce patron a des particularités qui me font frémir : une taille haute (baaah), des jambes super-larges (eeeeurk) et, apparemment, des problèmes de finition (comme si j'avais besoin d'en rajouter dans ce domaine).




Je continuais donc à regarder toutes les Turia réalisées avec un mélange d'envie et de grrrande méfiance.
 Jusqu'à ce que je tombe sur la très jolie version de Fruits, Flowers and Clouds. Enfin ! Il était possible d'ajuster le modèle, au prix de quelques modifs, certes, mais ahahah, que serait la couture sans quelques challenges, n'est-ce-pas ?

(Attendez-moi un instant, je vais reprendre un calmant.)


Je me lançais donc toute guillerette dans la réalisation de la salopette.
J'ai choisi une jolie gabardine avec un peu d'élasticité, et un coton fin et joli pour doubler les bretelles.
Après avoir découpé toutes les pièces en 38/40, j'assemblai le tout à grands points, me doutant bien qu'il y aurait une ou deux retouches à faire pour resserrer les jambes.
UNE OU DEUX, TU PARLES.


Alors, déjà, une confirmation : la taille haute, pour moi, ça ne marche qu'avec une jupe. Avec un pantalon, c'est juste une horreur (adieu, potentiel pantalon de rockabilly girl). Ça cumulé aux grosses poches plaquées sur le devant et aux jambes ultra-larges... Là, je commençais à ressentir un fugace découragement face à la montagne de modifications à venir.


Comment retoucher un pantalon ? Mes bouquins de patronage étant au fond d'un garde-meubles, il fallait improviser. J'ai cherché sur le net (coucou, Thread&Needles), et potassé quelques sites avant de commencer mes transformations : 

-Baisser la taille de 5 cm, rajouter une fausse ceinture.
-Remplacer les horribles poches plaquées par des poches à l'italienne
-Réduire la fourche du devant de 5 bons centimètres.
-Créer une fausse braguette, et casser ainsi l'effet "gros pubis". (Si. Ça existe.)
-Amincir la hanche de 1,5 cm.
-Diminuer la largeur des jambes au petit bonheur la chance.
-Redessiner la courbe du plastron devant.
-Doubler le plastron devant.
-Allonger de 15 (!!!) cm les bretelles, ce qui a été fait... une fois la salopette finie. J'avais lu ici ou là que les bretelles étaient trop courtes, ce qui m'avait mis la puce à l'oreille, mais comment savoir quel est le "fit" tant que la salopette n'est pas finie ? Quoi qu'il en soit, 15 cm, ça me paraît carrément énorme...

Oui, mon chat a toute une collection de nœuds papillon.



Après un week-end entier à retoucher les pièces, la démotivation toujours à portée de main, j'ai du attendre d'avoir de nouveau un peu de temps pour coudre le tout... et essayer.
VERDICT : Ok, ça va. 'fin, j'veux dire, c'est pas la panacée, mais on fera avec.
(verdict mitigé, mais à tendance positif, quoi.)

J'ai gardé les deux fermetures éclair de chaque côté : une seule aurait suffit, mais je trouve qu'esthétiquement, c'est un chouette détail. Et puis zut, je changeais un truc de plus sur le patron et ce n'était plus du tout une Turia...



Les petits rivets finissent vraiment la salopette, mais ne permettent pas de masquer les nombreux problèmes. Car, si le bas me plaît beaucoup beaucoup plus que ce que j'aurai pu avoir sans modification, le haut... ce n'est pas vraiment ça.
Le plastron est baveux, et les bretelles n'ont aucune tenue à l'arrière. Est-ce que mon tissu est trop souple ? Est-ce que j'aurais du le doubler, résolvant ainsi ce problème de finition (oui, les bords simplement repliés et surpiqués, ce n'est pas terrible) ? Je ne sais pas.

Un autre souci mis en avant avec cette salopette c'est que, même si je ne suis pas peu fière d'avoir modifié autant le patron, je suis quand même chafouin de ne pas avoir plus de bagage technique. Je ne connais pas les tenants et aboutissants du patronage, donc je ne sais pas comment enlever les plis horizontaux sur le devant, visibles ci-dessous mais encore plus quand je marche. 
Autre limite technique, mais à travailler : je ne suis pas super-fortiche en propreté et, sur une salopette où TOUTES les coutures sont soulignées d'une double surpiqûre, ça fait mal.
Très mal.

Et, apparemment, j'ai aussi des problèmes pour consolider mes coutures, puisque la couture de maintien de mes deux passants de ceinture devant a sauté. Hé bé.


Bon, j'ai dit que j'étais chafouin mais je l'aime quand même très très fort, cette salopette.
La preuve : je vis dedans depuis une dizaine de jours.

La couturière, épuisée mais fière, au terme de son ascension du mont Turia.


Salopette presque Turia

Tissus : Gabardine ocre rouge de, je crois, Sacrés Coupons à Montmartre.
Modif : ben, plein.
Mercerie : boucles de salopettes et fermetures éclair chinées à Emmaüs, rivets du stock.

mardi 7 juin 2016

Le flamant impertinent


Qui dit "bientôt l'été" dit "tissu à palmier".
C'est mon petit aphorisme perso, je vous le donne, c'est cadeau.


Je commence à lorgner sur les patrons de chemises et chemisiers. Pourquoi ? Est-ce mon grand âge ? Le challenge couturistique ? Mon côté maso qui ronronne à l'idée de coudre des milliers de boutonnières ?
Dans tous les cas, alors que les patrons des chemises de Sewaholic m'attendent tranquillement, je me suis penchée sur le cas, plus simple, de l'Impertinent.


Aucune difficulté avec ce patron, qui n'a que peu de pièces, un col fastoche et des finitions au biais. Tout l'intérêt de ce projet résidait donc dans les fameux RACCORDS (ma némésis). Après avoir passé une bonne heure à placer mes pièces sur le tissu, je me suis lancée dans la découpe pleine d'assurance et, surtout, super fière d'avoir réussi à anticiper le raccord devant au millimètre près. Chaque tête de flamant bien posée sur le long cou.
Top.

J'avais juste oublié le repli nécessaire pour la patte de boutonnage, qui m'a absolument tout foutu mon beau raccord en l'air.


Concon un jour, concon toujours !
(Un autre de mes aphorismes : je me suis dit que vous le méritiez.)

Je suis quand même bien contente de mon petit chemisier d'été, même si un bouton a tendance à s'ouvrir tout seul, dû, sans doute, à la pression de ma poitrine opulente (kof kof) et même si le biais choisi pour les finitions est un tantinet rigide.


Ya pas à dire, rien de tel qu'un tissu sobre pour se fondre dans le paysage.


Le Flamant Impertinent

Tissus : Coton imprimé de Tissu Myrtille, Nantes
Patron : L'impertinent de MLM Patrons.
Mercerie : achat du biais, boutons chinés.